Je suis maman de deux enfants. Ils sont encore petits, mais ne se passe pas une semaine sans que je me pose la question à savoir comment je réagirai, comme maman c.o., lorsque ceux-ci arriveront avec des doutes et des questionnements quant à leur avenir professionnel.
Je me prie de me rappeler de leur laisser champ libre, je me prie de me retenir de les exposer à mes propres enjeux, mes peurs ou mes croyances limitantes. Par exemple, je sais que l’éducation est une valeur forte, chez moi. Que je valorise la cohérence et la compétence. Toutefois, je sais que ce sont mes besoins mais que mes enfants, une fois adolescents, porteront les leurs et auront besoin de définir leur propre schème de valeurs et de faire des choix qui leur ressembleront. Je sais que malgré ma profession et mon expertise, j’aurai à cœur leur décision et qu’ils fassent un choix pour eux, mais qu’il me brûlera de commenter, de les mettre en garde, de les contredire, peut-être, même. De les protéger contre les erreurs qu’ils pourraient risquer de faire ou contre un “mauvais choix”.
Seulement, existe-t-il des mauvais choix ou n’y a t-il que des expériences qui valent d’être vécues ?
Je me reconnais, à travers ces réflexions que j’ai, dans ces parents que j’accompagne et que j’écoute me parler, au quotidien, en préambule de la démarche d’orientation de leur enfant. Vous êtes préoccupé, vous leur voulez du bien, vous les connaissez, vous aimeriez les protéger ou les prévenir des erreurs que vous avez commises, vous aimeriez leur sauver quelques années de “détour”. Je vous comprends ! Toutefois, votre enfant, votre ado, peut décider de faire fi de vos mises en garde et de vos recommandations. Il est à l’étape où il est temps pour lui de tester, d’expérimenter, d’essayer. Il est inquiet, lui aussi. Il a peur de se tromper, de vous décevoir, de perdre du temps, d’être différent, d’être le seul à être perdu dans le brouillard de ses idées ou d’être le seul à errer. Mais il a le droit, il a le temps. Il est aussi important que cette errance lui arrive, elle peut lui être nécessaire. Voire essentielle à sa maturité vocationnelle, nécessaire à la construction ou au renforcement de son identité, à l’affirmation de sa personnalité, à la consolidation de son Soi et au développement de sa conscience de lui-même. Alors oui, je dirais, cette essentielle errance fait peur, elle donne le vertige, mais constitue un passage, voire une transition nécessaire vers l’affirmation et l’incarnation de son identité et de sa quête professionnelles.
Votre ado découvrira ce qui représente et constitue la bonne voie pour lui et vous l’aiderez, par ces séances en orientation, à l’accueillir et à l’intégrer. Merci de lui faire ce cadeau, mais surtout de lui faire confiance au risque qu’il se trompe ou qu’il fasse un choix qui vous déplaise, possiblement ! Au risque qu’il fasse les mêmes “erreurs” que vous avez commises, un jour. Au risque qu’il vous déçoive, aussi. Oui, être parent est un défi, nous le savons. Être parent d’un ado en quête de Soi demande que vous augmentiez votre tolérance à l’ambiguïté et à l’incertitude, au doute et à l’inconfort. Je serai là pour vous comprendre, vous écouter et vous soutenir lorsque cette tolérance aura ses limites ou lorsque vous aurez des doutes à rassurer. Je serai surtout là pour l’accompagner, elle, lui, au profit de son avenir et de son bonheur professionnel. Avec plaisir et conviction, intégrité et ouverture. Avec amour et authenticité. Et dans la cohérence, toujours.
Bon processus,
Geneviève
