Vent misogyne : culture du viol au Québec et misogynie dans les milieux professionnels.

femme qui pleure les yeux fermés avec main droite sur l'épaule

Vent misogyne : culture du viol au Québec et misogynie dans les milieux professionnels

L’actualité fait montre, ces derniers jours, de plusieurs cas de figures où l’Homme est montré du doigt comme une brute sexuelle n’ayant aucun respect pour la Femme. C’est le cas, entre autres, du côté de la politique américaine, de l’un des candidats en lisse, pour ne pas nommer le populaire mais ô combien redouté Donald Trump, prétendument illustré comme un agresseur de Femmes, ou de plusieurs jeunes adultes universitaires qui auraient transgressé le “NON!” (ou son équivalent) de collègues féminines, sur le campus qu’ils occupent. Ces exemples n’en sont que deux parmi la mer d’autres cas passés sous silence chaque jour, où l’Homme s’autorise un droit de veto lorsqu’il s’agit de passer à l’acte. Comme si le droit des Femmes ne devenait plus qu’une formalité politique d’un autre temps. Comme si la Femme, malgré l’avancement de sa cause morale, à travers les décennies que nous avons traversées et les nombreux débats identitaires la concernant, ne rimaient à rien de plus que des plaintes d’enfants gâtées, au final.

Ces histoires qu’on raconte tous les jours aux nouvelles de dix-huit heures sont des cas vécus. Des cas réels vécus aujourd’hui, en 2016, où des Femmes de partout dans le monde sont violées, bafouées, diminuées et manipulées par des Hommes. Nous pouvons parler de fléau alors qu’à la même époque il n’y a jamais eu autant de Femmes au “pouvoir” et de Femmes honorées pour leur courage et leurs valeureuses actions politiques, sociales, etc. D’un côté, l’image de la Femme, égale à l’Homme, ne cesse d’être véhiculée au même rythme (ou presque) qu’on nous la montre sous un autre jour plus lugubre, dans une posture de soumission, dominée et séquestrée par son supposé homologue masculin. L’heure est aux grands paradoxes. Serait-ce le signe précurseur d’une étape transitionnelle annonçant le retour à un équilibre plus sain ou à un déroulement plus cohérent? Nous sommes en droit de l’espérer. Néanmoins, l’attitude condescendante émanant de la misogynie, se définissant par cette haine des Femmes, que trop d’Hommes arborent en notre temps, inquiète. De quoi est-elle née, à quoi tient-elle toujours et pourquoi persiste-t-elle à traverser les années malgré tous les efforts fournis pour l’enrayer ou l’amoindrir? À qui la faute ou à quoi?

Égalité des sexes sur le marché du travail

Cette introduction m’amène, suivant son courant, à questionner la position de la Femme à l’égard de l’Homme, dans les différentes sphères sociales, au Québec, notamment la sphère professionnelle, puisque c’est à celle-ci que nous nous intéresserons principalement sur cette présente plate-forme. À quel genre de quotidien les Femmes de notre société québécoise contemporaine font-elles face, au travail, dans une réalité mettant en scène l’Homme comme patron et la Femme comme employée? L’égalité des sexes en 2016, vraiment?!

Nous savons déjà pertinemment que dans les milieux traditionnellement masculins, les Femmes ont encore beaucoup de difficulté à faire leur place (ainsi dire à s’immiscer). Qu’en est-il alors des milieux qui ont été davantage féminisés (qui comptent plus de femmes) avec les années et où l’Homme serait dans ce cas-ci le patron? Pouvons-nous calquer ce qui se passe actuellement entre les Hommes patrons et les Femmes employées sur le marché du travail, à partir du portrait de l’actualité illustrée par ces quelques exemples cités plus haut, émanant de cette redoutable “inculture du viol” (Boucar Diouf, 2016)? Jusqu’où va cette haine des Femmes? Quelles formes toutes aussi insidieuses soient-elles peut-elle prendre?

Les femmes et l’emploi, au Québec

La haine de la Femme, peut se traduire de différentes façons dans les milieux de travail où la figure patronale serait masculine. Discrimination (sexisme), injustice (voire favoritisme à l’égard des Hommes) remarques désobligeantes, harcèlement psychologique ou même physique, domination, manque d’équité, chantage (manipulation), etc. Bien entendu, dans tous les cas il ne s’agit pas nécessairement de misogynie, mais cette réalité existe. Dans quelles proportions, toutefois? Il pourrait être intéressant de s’y pencher pour le découvrir, mais dans un monde tel que celui où nous évoluons aujourd’hui où viol, harcèlement ou abus physiques et psychologiques les plus disgracieux surviennent quotidiennement, nous pourrions imaginer que les Femmes peinent encore à gagner en respect et en équité, au quotidien, dans leurs milieux de travail respectifs et ce, quels qu’ils soient.

Sans parler cette fois des Femmes pouvant aussi traduire de comportements et attitudes misogynes et sexistes envers d’autres Femmes (ce qui pourrait aisément constituer le sujet d’un second article), je conclurai en vous avouant être d’accord avec Boucar Diouf lorsqu’il affirme : “Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais cette inculture du viol qui témoigne d’un mépris total des femmes, combinée à la honte qu’éprouvent désormais bien des jeunes filles à s’associer au féminisme et la marginalisation de l’éducation sexuelle dans nos écoles m’inquiètent grandement.” (La Presse+, 22 octobre 2016). Il serait effectivement temps de revenir à l’époque où l’éducation sexuelle s’effectuait encore sur les bancs de l’école, au primaire. C’est à mon avis primordial pour ainsi espérer offrir aux jeunes Hommes, en manque de modèle respectueux de la Femme, un portrait de celle-ci correspondant illustrement et simplement à l’image d’un autre être humain, digne et égal à lui-même, à qui reviendrait naturellement le respect de ses droits et de son existence, sans exception aucune! Revenir quelques pas en arrière et changer de cap n’est pas honteux, monsieur le Ministre de l’Éducation! Ce n’est qu’un signe de bonne foi et d’intelligence! Allons!

#MeToo

Geneviève Phaneuf, c.o.

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